Je me ballade à travers la ville sur ma mobylette, en écoutant les voix douces de Rising Appalachia. Le soleil se couche sur la ville de Chiang Mai et tout est baignée dans une lumière dorée. C’est la première fois que je commence à réaliser… après 12 années, nous quittons Chiang Mai. Je ressens un étrange mélange de tristesse et de reconnaissance.
J’avais 25 ans quand je suis arrivée à Chiang Mai. J’étais jeune, en quête de spiritualité et d’aventure et j’avais une soif de découvrir le monde. Je travaillais pour l’ONG « Constellation » qui nous avaient envoyé, mon mari et moi, à Chiang Mai pour y ouvrir un nouveau bureau. Nous pensions y rester pendant 2 ans. Je n’avais pas la moindre idée de l’expérience incroyable que j’allais y vivre. |
Une de mes plus grandes réalisations est que je me sens le plus dans mon élément quand je sens que j’appartiens à une communauté d’amis semblables. Wild Rose était au centre de notre communauté et je serai toujours reconnaissante pour l’amour inconditionnel que j’ai reçu là. Nous étions une bande de yogis qui se retrouvaient pour commettre des crimes en pleine conscience (comme manger des desserts de chocolat pure après les cours de yoga). Je n’oublierai jamais ces moments, parmi les plus heureux moments de ma vie.
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Je me sens aussi appelée à être plus proche de mes racines. La forêt humide, les dunes, les collines vertes du Brabant Wallon où j’ai grandi, la mentalité sympa et terre-à-terre. Quand j’ai commencé à voyager, je me sentais une citoyenne du monde ce qui m’a énormément ouvert l’esprit. Et maintenant je redécouvre que je suis belge. Les deux réalités coexistent d’une manière plus profonde. Je suis d’ici et de partout.
Je me sens tellement plus connectée à la terre dans mon pays gris et humide. Le climat tropical et la nature luxuriante vont bien évidemment me manquer. Mes ancêtres ont vécu ici depuis des générations et sont morts sur la terre du continent européen. Parfois je pense que c’est une voix au-delà de mon intuition qui parle. Peut-être que c’est la voix de mes ancêtres qui murmure : « Laurence, il est temps de rentrer… » |
Nous sommes le 25 août et cela fait déjà 5 mois que nous sommes en Belgique. Je suis tellement reconnaissante pour chaque moment passé ici. Je suis si touchée par l’accueil et la générosité de mes amis et des belges en général. J’ai passé du temps de qualité avec ma famille et plus que jamais, je me sens connectée à ma tribu. Je suis tellement fière des initiatives belges qui prennent soin de notre Terre Mère. Je suis émerveillée par la beauté de la forêt, les champs et le sourire des gens. Il n’y a pas un autre endroit au monde où je préfèrerais être.
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